La sexualité et la grossesse | PHARMACIE SANFOURCHE-LE QUELLEC Aller au contenu principal
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La sexualité et la grossesse

Pour le couple, la grossesse est une période où l’amour revêt une importance particulière. Peut-on continuer à avoir une sexualité normale ? Est-ce dangereux pour l’enfant ? Faut-il prendre certaines précautions ? Réponses.

La grossesse n’est pas sans influence sur la vie sexuelle du couple, qui reste nécessaire pour l’équilibre du ménage et le moral de la future maman. Car des rapports sexuels maintenus pendant toute la grossesse ont une importance essentielle : ils vont maintenir voire resserrer les liens du couple, rassurer la mère sur sa capacité à rester désirable et préparer la vie du couple après la naissance de l’enfant. Mais la qualité des rapports pendant la grossesse dépend beaucoup de celle d’avant la conception.

L’importance du dialogue

Chaque femme est différente. Certaines verront leur désir décupler, parlant même de «fringale sexuelle». Chez d’autres au contraire, le désir va reculer voire même disparaître.

Dans ce cas, une règle d’or : ne pas culpabiliser et en parler avec le futur papa pour dédramatiser la situation, lui expliquer que le manque de désir n’est pas lié à son partenaire mais aux modifications de son corps. Et n’hésitez surtout pas à prendre conseil auprès d’un professionnel, psychologue et/ou sexologue, en cas de difficultés.

Les bouleversements physiologiques

La grossesse va modifier la nature des rapports et du désir du fait des changements physiologiques et psychologiques de la future maman mais aussi du père, qui peut être perturbé par les modifications physiques de sa partenaire et par les «coups de pied» de l’enfant qui peuvent le déstabiliser.
Pour autant, et même sans pénétration, il est important de maintenir une forme de sexualité fondée sur les caresses, la tendresse, la douceur et la complicité.

Les différents trimestres

Pendant la grossesse, le désir va connaître des hauts et des bas.

Pendant le premier trimestre, et même si le corps n’a pas encore changé, le désir diminue souvent du fait des modifications hormonales, sans parler des désagréments de la grossesse (fatigue, nausées, vomissements, seins douloureux, irritabilité…).

Au second trimestre, le désir se stabilise, voire s’exacerbe. Au troisième trimestre en revanche, il baisse et le couple doit en outre adopter de nouvelles positions (sur le côté) afin de s’adapter aux modifications du volume du ventre de la mère et à certains désagréments de la grossesse (reflux gastro-oesophagien, fatigue, douleurs ou écoulements mammaires, tensions musculaires, lombalgies…). Quant aux sensations intimes, certaines femmes accéderont plus facilement à l’orgasme, d’autres moins.

Les risques

En l’absence d’une contre-indication médicale (contractions, saignements, fausses couches à répétition pendant le premier trimestre, risque très important d’accouchement prématuré…), avoir des relations sexuelles pendant la grossesse n’est pas dangereux pour l’enfant ! Les relations sexuelles sont autorisées jusqu’à l’accouchement. Et aucun ne risque de blesser l’enfant ou de lui faire mal, puisqu’il est protégé par le liquide amniotique qui va faire office… d’airbag ! Quant au sperme, il n’est pas «toxique» pour l’enfant.

Faire l’amour, même fréquemment, n’augmente pas le risque d’accouchement prématuré (1). En revanche lors du dernier mois de grossesse, les rapports sexuels peuvent favoriser les infections – la muqueuse vaginale étant plus fragile – ou avancer la date de l’accouchement (2) du fait de substances présentes dans le sperme (prostaglandines), qui agissent sur les fibres musculaires de l’utérus en déclenchant des contractions (3).

Après l’accouchement

Comme lors de la grossesse, à plus forte raison en cas d’allaitement, le couple doit retrouver une nouvelle harmonie sexuelle.
Après l’accouchement, 3 à 4 semaines au minimum sont nécessaires afin de retrouver la forme physique et psychique et d’avoir une régression des œdèmes génitaux et une cicatrisation suffisante (deux semaines au moins) en cas d’épisiotomie (incision chirurgicale du périnée).

La rééducation périnéale aide également à retrouver des sensations lors des rapports sexuels avec un contrôle musculaire suffisant. Lors des premiers rapports, une lubrification artificielle peut être nécessaire (gel) du fait d’une sécheresse vaginale liée à la carence en œstrogènes.

Bon à savoir : en l’absence d’allaitement, une nouvelle grossesse reste possible avant le retour de couches.

 

Sources :

(1) Obstetrics and Gynecology 2006, vol 107, n° 4.
(2) Obstetrics and Gynecology 2006, n° 108.
(3) Guide Marabout de la future maman, Marabout, 2004.